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Le ryûteki, flûte traversière en bambou comprenant sept trous, ornemente hétérophoniquement la mélodie alors que le hichiriki, un instrument à anche double et à neuf trous y ajoute des inflexions. Le shô, orgue à bouche comprenant dix-sept tuyaux en bambou dont deux sont « muets » (Exemple 6b), produit des harmonies issues d'un cycle de quintes réduites à l'intérieur de l'ambitus de l'instrument (Exemple 6c), cycle dont on peut extraire une suite de sept notes entrant dans la composition du système tonal du gagaku. |
La continuité mélodique du shô, rendue possible par le fait que l'on expire et aspire l'air pour produire le son, a vraisemblablement conduit à la remarque suivante, au chiffre 11 de la partition éditée de l'Improvisation III : « respirer sans que cela se remarque » (ce chiffre est d'ailleurs l'un des passages les plus proches de l'esprit du gagaku). Le koto « stylise » la mélodie principale en la réduisant en figures d'octave et notes isolées (cf. le jeu des harpes); quant au biwa, un sorte de luth à quatre cordes, il joue la mélodie dans l'aigu en l'attaquant par un arpège. Le taiko frappe alternativement sur le temps fort précédé deux temps plus tôt d'un frappement femelle. Quant au shokô, un petit gong suspendu joué avec deux baguettes, il articule la pièce alors que le kakko, tambour posé horizontalement sur un petit support, strie le temps de coups allant s'accélérant (le joueur de kakko est le musicien conducteur). Notons qu'au chiffre 26 de l'Improvisation III, les claves jouent, elles, en ralentissant et qu'au chiffre 27, elles accompagnent la scansion du texte, marquant notamment la fin de la dernière syllabe d'un mot. En outre, le Kangen, et de manière plus générale le gagaku, présentent des fluctuations microtoniques appelés meri (descendant) et kari (ascendant); le trombone de l'Improvisation III effectue ainsi au chiffre 26 un glissando avec l'embouchure (sans doute pour provoquer une fluctuation du timbre, et non un effet de glissando). La stylisation du nô ![]()
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